Nuit de violences à Clichy-sous-Bois ( Vendredi 28 Octobre 2005 )

Des échauffourées ont éclaté la nuit dernière à Clichy-sous-Bois entre bandes de jeunes, pompiers et policiers. Des "troubles urbains" provoqués par la mort accidentelle de deux jeunes qui s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF pour tenter d'échapper à la police.

Vitrines de magasins brisées, abris-bus vandalisés, carcasses de voitures calcinées ...  Au petit matin de vendredi, le quartier du Chêne pointu, à Clichy-sous-Bois, portait encore les stigmates d'une nuit agitée. Selon la police, les violences "urbaines" entre forces de l'ordre et bandes de jeunes ont commencé après la mort accidentelle, jeudi en fin d'après-midi, de deux mineurs dans un transformateur EDF. Une bande de jeunes avait alors été interpellée par la police à cause d'un vol dans un cabanon à Livry-Gargan, une ville touchant Clichy-sous-Bois. Mais sur les neuf jeunes interpellés, trois ont pris la fuite. Ces derniers ont enjambé les grilles d'un transformateur EDF où deux d'entre eux âgés entre 14 et 16 ans ont trouvé la mort en s'électrocutant, selon la police. La troisième, dans un état grave, a été conduite à l'hôpital par le SAMU.

Vendredi matin, Nicolas Sarkozy a apporté des précisions sur les conditions de la fuite des jeunes hommes. "La police ne poursuivait pas physiquement", a assuré le ministre de l'Intérieur. "Lors d'une tentative de cambriolage, lorsque la police est arrivée, un certain nombre de jeunes sont partis en courant. Trois d'entre eux, qui n'étaient pas poursuivis physiquement par la police, sont allés se cacher en escaladant un mur d'enceinte de trois mètres de haut qui abritait un transformateur". Deux mineurs sont décédés par électrocution. "Il s'en est suivi une nuit d'émeutes, une de plus à Clichy-sous-Bois", a ajouté le ministre de l'intérieur en déplacement en Touraine. Interrogé également en marge d'un déplacement à Dijon, Dominique de Villepin a répondu qu'il s'agissait, "bien sûr, d'un terrible drame humain", se contentant d'indiquer par ailleurs que "l'enquête qui va se développer nous permettra exactement de connaître les circonstances".

Le plan secours "troubles urbains" déclenché

Selon un communiqué de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, "des bandes incontrôlées de plusieurs dizaines de jeunes s'en sont pris aux  engins des pompiers, au centre de secours de Clichy-sous-Bois", ainsi qu'à d'autres bâtiments qu'ils ont caillassés. "Plus tard dans la soirée, ces mêmes délinquants ont mis le feu à une quinzaine de véhicules ainsi qu'à de nombreux  bâtiments de la ville, conduisant l'état-major des sapeurs-pompiers à déclencher  le plan secours 'troubles urbains'". Ce plan implique l'envoi "d'un nombre important d'engins et de personnels  pour faire face à une situation critique dans une zone délimitée", selon les  pompiers. "Les pompiers, toujours accompagnés des forces de l'ordre, ont alors des mesures particulières de sécurité à respecter de manière à se protéger et un  poste de commandement avancé est chargé de diriger toutes les interventions sur  le terrain", a-t-on expliqué à la BSPP. Au lendemain de ces échauffourées, le service départemental de la police judiciaire (SDPJ 93) a été chargé de l'enquête.